
Quelle magnifique étape que cette quatrième journée de marche !
Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette journée une belle réussite. Autant la journée d’hier était insipide, autant celle-ci m’a ravi. Tout d’abord, le décor a complètement changé… Me voilà sorti de l’agglomération qui englobe Yokohama et Tokyo. Je traverse des petites villes balnéaires où le rythme est visiblement plus tranquille et les gens plus souriants. Pendant ma première heure de marche, Isa m’accompagne sur skype. On discute de nos journées respectives et j’en profite pour lui montrer le paysage. La conversation est agrémentée de temps en temps par l’apparition de l’un ou l’autre de mes enfants à l’écran. C’est très agréable et j’ai beaucoup de plaisir dans cette expérience de « marche à deux virtuelle ». Vive la technologie ! Les premiers kilomètres sont ainsi absorbés sans que je m’en rende vraiment compte.
J’apprends à écouter mon corps aussi. Je suis plus vigilant aux petits signes qui m’indiquent qu’il est temps de faire une pause. Je les anticipe de mieux en mieux, ce qui fait que la journée se passe très bien de ce côté-là aussi. Au total, j’aurais mis plus de temps pour boucler les 24,5 km de la journée, mais mes genoux finissent l’étape ravis du rythme plus relax que j’ai adopté.
Cela m’a en outre permis d’admirer encore plus le paysage. Tout le long de la route, à ma gauche, l’océan Pacifique et le bruit des vagues; à ma droite, les montagnes et au loin le majestueux Mont Fuji. Au-dessus de moi, un ciel bleu. La température est parfaite.
Le temps d’une petite vidéo en direct sur Facebook pour partager un moment au bord de l’océan, et je m’arrête pour manger dans un restaurant typiquement japonais…
Pour celles et ceux qui n’ont pas eu l’occasion de voir la vidéo diffusée sur Facebook, la voici…
Pendant l’après-midi, je me rapproche de plus en plus des montagnes de la région d’Hakone, dans laquelle je me rendrai demain. Le contour de ces montagnes qui se jettent littéralement dans la mer est à la fois séduisant et un peu inquiétant. Depuis le moyen-âge, c’est la partie la plus difficile de la route du Tokaïdo. De fait, même si demain mon étape ne fera qu’un peu plus de 14 km, c’est le dénivelé qui posera la principale difficulté, puisque les 14 km se feront presqu’exclusivement en montée sur une pente de 5 à 6% en moyenne. Au bout de la route, une journée de repos dans l’un des endroits les plus beaux du Japon, avec une vue magnifique sur le Fujisan, mais ça, c’est pour demain…
Pour l’heure, je fais étape à Odawara, dans un ryokan, une auberge traditionnelle japonaise… Chambre avec panneaux de riz et tatamis, un accueil par un couple charmant… Le confort est spartiate, mais ça fera l’affaire pour une nuit. Je vous en mets quelques photos ci-dessous.
Le moral est excellent. Après une semaine, je commence vraiment à vivre au rythme du Japon. Par contre, je vous confirme qu’un an de cours de japonais ne suffit pas à se faire comprendre; il va falloir que j’approfondisse mes connaissances de ce côté-là.
Marcher seul me permet de méditer, parfois avec de la musique, parfois en m’imprégnant uniquement du paysage et des choses simples qui se déroulent sous mes yeux. Depuis aujourd’hui et à partir de demain encore plus, ce seront la nature et le silence de la forêt que j’apprécierai le plus je crois. Les Japonais ont inventé le shinrin-yoku, une « bain de forêt » en quelque sorte, reconnu, même par le corps médical ici au Japon, pour ses vertus thérapeutiques et antistress. Et bien, à partir de demain, je me plonge dans le shinrin-yoku.
Merci de me suivre et belle journée à vous toutes et tous qui me lisez !
Nicolas
Maintenant que ma marche a commencé, je vous invite à marquer votre soutien à l’organisme pour lequel je réalise cette action, Continents Pluriels. Votre contribution, aussi petite soit elle, fera une différence concrète dans la vie de plusieurs enfants. Merci d’avance pour eux !
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